Comprendre, anticiper et éclairer la trajectoire financière locale
Un contexte économique qui retrouve de la lisibilité
Selon l’estimation provisoire publiée par l’INSEE en novembre 2024, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) progresserait de +1,7 % sur un an.
Après deux années marquées par une inflation élevée, cette évolution traduit un retour à une dynamique plus stable, essentielle pour permettre aux territoires de projeter leurs politiques publiques avec davantage de sérénité :
- 2023 : +7,1 %
- 2024 : +3,9 %
- 2025 (prévision) : +1,7 %
Cette décélération offre aux décideurs publics un cadre de référence plus clair pour construire leurs budgets, ajuster leurs stratégies fiscales et sécuriser leurs équilibres financiers.
Comment fonctionne la revalorisation des bases ?
Depuis la réforme de 2018, les valeurs locatives cadastrales des logements d’habitation sont automatiquement indexées sur l’évolution de l’IPCH (novembre N-2 → novembre N-1).
Ces valeurs conditionnent plusieurs ressources essentielles :
- Taxe foncière
- Taxe d’habitation résiduelle
- TEOM
À noter : les locaux professionnels, eux, ne sont pas soumis à ce mécanisme automatique d’indexation.
Cette mécanique vise à refléter l’évolution réelle du coût de la vie, tout en assurant une cohérence nationale des assiettes fiscales.
Quels impacts pour les collectivités ?
Une dynamique de recettes plus modérée
La hausse prévisionnelle de +1,7 % entraîne mécaniquement une progression des bases fiscales.
Pour les collectivités, cela signifie :
- un rendement supplémentaire prévisible et fiabilisé,
- une dynamique moins vigoureuse que les années précédentes,
- un environnement budgétaire plus lisible pour calibrer les arbitrages.
Pour les contribuables : un impact qui dépendra des choix locaux
L’évolution de l’assiette n’est qu’un paramètre :
la taxe acquittée par les ménages dépendra principalement des taux votés par les élus.
Ainsi, même si les bases augmentent de +1,7 %, une évolution des taux peut amplifier — ou atténuer — l’impact final sur les contribuables.
Zoom par imposition
- Taxe d’habitation résiduelle : hausse mécanique des bases.
- Taxe foncière sur le bâti : traitement différencié pour les locaux professionnels (état 1386 TF).
- Taxe foncière non bâtie : quasiment toutes les bases sont concernées.
- TEOM : suit l’évolution de la taxe foncière sur le bâti.
Comment mieux anticiper l’impact pour votre territoire ?
Dans un contexte où chaque point de base compte, plusieurs actions permettent d’éclairer la décision publique :
1. Actualiser vos prévisions financières
Intégrer l’hypothèse de +1,7 % dans vos modèles pour fiabiliser votre trajectoire budgétaire.
2. Simuler la combinaison “revalorisation + taux locaux”
Le vrai impact se joue dans l’interaction entre évolution des bases et stratégie fiscale locale.
3. Analyser la structure de vos bases
La part des locaux professionnels peut modifier significativement le rendement final.
4. Communiquer de manière transparente auprès des habitants
Expliquer la différence entre :
- l’indexation automatique nationale,
- les décisions locales de taux.
Une pédagogie claire renforce la confiance dans l’action publique.
5. Outiller la décision
Mettre à jour vos simulateurs, modules financiers et outils de prospective pour soutenir :
- la fiabilité des décisions,
- la compréhension collective des enjeux,
- la construction de politiques fiscales équilibrées et soutenables.
En synthèse
La revalorisation prévisionnelle de +1,7 % offre aux collectivités une évolution maîtrisée et plus lisible des bases fiscales.
Elle ouvre un espace de clarification et d’anticipation pour ajuster les choix fiscaux, sécuriser les recettes et renforcer la transparence auprès des citoyens.
Chez INEDI, nous croyons que la clarté des données et l’accompagnement des équipes sont essentiels pour transformer les contraintes fiscales en leviers d’action publique utiles et durables.

